• Pour répondre au défi proposé par Abeilles50 sur le thème du combat, voici ce que Vance et moi avons imaginé. Bonne lecture les amis.




    Au-delà de l’horizon, la mer. Une étendue infinie d’eau. Majestueuse. Implacable. Sereine. Il pouvait la deviner, la sentir derrière les dunes – comme on devine la présence d’un hôte aux subtiles fragrances de son parfum (sa mère sentait parfois la cannelle, une essence légèrement sucrée qu’il ne pouvait oublier malgré les années de guerre qui le séparaient de sa petite enfance et du tendre giron assassiné), comme on détecte un intrus aux miasmes de sa transpiration affolée. La guerre avait fait de lui un prédateur, affinant ses sens, affûtant ses muscles, libérant son esprit des futiles préoccupations du quotidien : il pouvait humer la peur chez l’ennemi, s’en repaître et s’en servir. Le contre-attaquer avant même qu’il ait compris le piège. Fort de sa certitude : les étrangers ne passeraient pas. Ne gagneraient pas. Car ils foulaient à présent la terre de ses ancêtres et cette injustice devait se payer au prix fort. Lui, légitime fils des premiers êtres à avoir labouré et semé les graines de la nation, saurait se montrer digne de leur confiance.

    Je ne me souviens pas de mon enfance, en ai-je seulement eu une.
    Je me remémore mon adolescence barricadée par d’immenses dunes.
    Je suis passée du lait nourrissant de ma mère au sang rougissant,
    Du calme extrême de la misère bercée par l’ennui aux cris terrifiants.
    Je ne m’amuse plus aux osselets, j’expédie des squelettes putrides
    Je ne joue plus au gendarme ou au voleur, je suis Billy the Kid.




    Pourtant, il hésita. Sa main aux ongles noirs tenait toujours au-dessus de sa tête le fragile voile sombre qui formait un bien médiocre rideau. L’aube était proche, le ciel se parait déjà des feux de l’aurore naissante. Il était prêt. Comme il l’avait toujours été. On l’accusait souvent, lui et ses pairs, de fanatisme exacerbé : il y avait longtemps qu’ils avaient dépassé ce stade. Pas de calcul, autre que celui d’une tactique sommaire lorsqu’il s’agissait d’affronter une escouade un peu moins timorée. Pas de sentiment en dehors d’une haine tenace envers l’envahisseur, son drapeau honni et les belles paroles de ses discours devant l’ONU. Pas de remords face aux vies qu’il fauchait avec méthode, au nom des siens et d’un dieu qu’il n’entendait pas. La mer, en revanche, était perceptible : elle l’appelait, lui tendait ses bras d’écume apaisante, lui suggérant subrepticement de cesser ses opérations et de venir trouver le repos au creux de ses marées cathartiques. Il aurait voulu ne plus l’entendre. Ne plus la sentir. Ses doigts se crispèrent un instant sur la crosse de l’arme, le bois au vernis usé par près d’une décennie de conflit. Se raffermirent et guidèrent son âme vers l’objectif. Il ferma les yeux, se remémora les détails du plan, l’itinéraire du convoi, les horaires à respecter. Il était presque temps.

    Utile, voilà ce que j’étais enfin, un soldat, un libérateur.
    Fini le temps sans fin où je comptais par solitude les heures.
    J’avais une mission à accomplir,
    J’étais le héros qui sauverait l’empire,
    On avait confiance en moi, je n’étais plus une ombre invisible ;
    On m’avait donné la foi de relever un défi même impossible.


    Encore une minute, deux tout au plus. A goûter à la tiédeur d’un foyer pourtant misérable d’aspect, au réconfort de la présence d’une sœur au regard d’ange pelotonnée sur un pauvre matelas troué, de deux chats squelettiques qui savaient qu’il n’était guère opportun de proférer le moindre miaulement avant le lever du soleil. Elle dormait. Souriante. Hier soir, elle avait eu du chocolat. Qu’il avait prélevé sur un cadavre déchiqueté par une mine. La tablette était intacte. Et délicieuse. Il laissa retomber le rideau de toile sombre. L’aube venait. La mer attendrait. Un jour de plus, un mois, peut-être deux. Il savait qu’il ne verrait pas grandir sa sœur mais de nombreux étrangers périraient avant qu’il ne succombe.

    Qu’importe si j’y laisse ma vie, j’aurai servi ma patrie,
    J’aurai sauvé ma famille d’une famine sans merci.
    Les balles fusent, leur chant est signe d’espoir,
    Les fusils hurlent au nom d’un territoire.
    On m’a dit que c’était le mien et que je devais le défendre,
    Je m’exécute au profit de ce rien, mon âme est à prendre.
    La guerre est aujourd’hui ma seule amie, elle nous fait vivre,
    Sans elle, je ne serais qu’une agonie se battant pour survivre.
    Là au moins j’existe, on me nourrit d’idéaux et d’histoires,
    Je suis toutes les pistes, on gardera mon nom en mémoire.
    Je ne serai plus cet enfant mort de faim parmi des milliers,
    Mais celui qui réalise le dessein exigé par des soldats nés.
    Alors je tue, j’assassine des inconnus profanateurs, envahisseurs,
    Oui je fus, un pion d’échiquier manipulateur et affabulateur.
    J’ai fusillé ces âmes errantes pour vaincre quelques jours encore,
    J’ai donné mon âme aux diables pour repousser le glas de ma mort.
    Quoi que je fasse, elle se colle à moi, je sens son odeur immonde
    Elle m’enlace, m’étrangle et ne me lâche pas, mais quel est ce monde ?



    Il donnerait son corps d’adolescent désabusé à sa patrie. Son esprit en lambeaux errait encore et s’accrochait avec peine aux murs blancs de cette maison naguère joyeuse, s’effilochant chaque heure davantage pour se perdre à jamais dans le ventre soyeux des vagues maternelles.

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  • Il est temps maintenant de parler du second tome TENTATION de la tétralogie TWILIGHT. Avant toute chose, voici la quatrième de couverture :

     




    « Tu ne me reverras plus. Je ne reviendrai pas. Poursuis ta vie, je ne m’en mêlerai plus. Ce sera comme si je n’avais jamais existé. »

    Rejetée par celui qu’elle aime passionnément, Bella ne s’en relève pas. Fascinée par un vampire, comment pourrait-elle retrouver goût à la pâle existence humaine ? Bella n’a de goût pour rien, sinon le danger : alors elle entend la voix d’Edward, et éprouve l’illusion de sa présence. Bella échappera-t-elle à cette obsession amoureuse qui la hante ? A quel prix ?

     

     

     

     

     

    Et oui toutes les bonnes choses ont une fin. Désolée pour les amatrices du premier volet et pour toutes celles qui ont idolâtré cette relation originale entre une humaine et un vampire. Mais oui, il va la quitter sur ces mots lourds, pesants et déchirants. Pourquoi ?

     

    Non il ne s’est pas moqué d’elle et oui il l’aime vraiment et toujours autant. Mais rappelez-vous la fin du premier tome, la pauvre Bella et toutes ses blessures qui ont failli lui coûter la vie ! Et oui ces aveux mensongers n’ont pour seul but que de la protéger. Il tient tellement à elle qu’il est prêt à souffrir une éternité sans elle…

    Mais voilà un homme qui ne connaît pas bien les femmes et encore moins Bella. Elle n’a d’yeux que pour lui et accepte toutes les conditions de son existence fantastique de vampire sans broncher, sans réfléchir, sans remettre en question quoi que ce soit. Comment veut-il qu’elle l’oublie ? Croyait-il vraiment qu’elle allait tirer un trait sur leur idylle si magnifique ?

     

     

    Bien entendu que non. Cela est impossible pour Bella, il est toute sa vie. Elle va donc subir toute la douleur que cette séparation va provoquer. Elle ne comprend pas, elle doute. Lui a-t-il menti ? Elle ne le pense pas et pourtant ses dires sont tout autres. Les jours passent, les semaines puis les mois et il n’est toujours pas de retour. Bella passe par toutes les étapes de la tristesse, celle qui transperce le cœur et coupe la respiration, celle qui n’empêche pas les larmes de couler malgré toute la volonté du monde, celle qui fait penser au suicide parce qu’elle sera alors délivrée de cette souffrance qui la tue à petits feux.

     

    Cette première moitié du livre est tout aussi longue que celle du premier tome lorsqu’elle tombe amoureuse d’Edward. On ne s’ennuie pas vraiment parce qu’on a toutes (ou tous) vécu une séparation douloureuse identique. Mais bon voilà, au bout d’un moment on veut lire autre chose même si on la comprend tout à fait. Heureusement, Jacob (son ami indien qui lui a révélé l’existence des Sang-froid) sera là pour s’occuper d’elle et la divertir autant que possible. Il est une bouffée d’air pour elle (et pour nous) et va lui offrir quelques activités qui mettront un peu d’actions dans le récit. Malheureusement, ils vont nouer une amitié très forte, peut-être trop sincère et c’est inévitable. Iront-ils trop loin ?

     

     

    J’y ai pensé à chaque fois qu’ils étaient ensemble. Je voulais qu'ils freinent leur amitié excessive parce qu’Edward bien sûr me manquait et que je désirais son retour tout autant que Bella. Mais il n’intervient que par des paroles que Bella (croit) entend(re) lorsqu’elle se livre à des « jeux » trop dangereux. Une voix qui la supplie de ne pas se faire de mal. Une voix qui veut la garder en vie. Une voix qui la protège au loin et qui pourtant ne peut véritablement rien faire. Mais cette mélodie si douce aux oreilles de Bella qui refait battre son cœur et lui rappelle de si beaux souvenirs avec lui devient une obsession. Elle ne pense qu’à elle et fera tout pour l’entendre encore et encore. On la comprend à nouveau, même si on a franchement envie de la secouer un peu.

     

     

    Heureusement la deuxième moitié devient à nouveau passionnante. J’étais accrochée aux pages, elles ne tournaient pas assez vite et mes yeux n’étaient pas assez rapides malgré tous mes efforts. On passe d’un récit triste et un peu long à une course contre la montre haletante. On subit un stress, une pression, on a peur pour Lui. Leur histoire peut-elle se terminer ainsi ? Bella refuse cette hypothèse, elle en mourrait évidemment. Elle mettra alors en péril sa propre vie pour le sauver. Un long périple l’attend vers l’Italie, on ressent son engouement, son engagement. On a envie de courir à ses côtés et de la pousser pour qu’elle aille plus vite, le temps presse. Que ne ferait-on pas par amour ? Ses pas la mèneront vers un danger inévitable et tellement fantastique pour nous, amateurs de vampires. On se retrouvera plonger au cœur de la cité des grands chefs Sang-froid. Des lieux étranges, sombres, effrayants, mais captivants que Bella va découvrir, seule humaine au milieu de vampires. Je ne sais si le deuxième film saura retransmettre aux spectateurs l’ambiance sourde et noire qui y règne. Je le souhaite en tout cas. Les amateurs de Dracula en auront en tout cas pour leurs frais.

     

     

    Pour information, le film Twilight 2 New Moon sort le 21 novembre sur grand écran. Est-il nécessaire de préciser que je vais m'y précipiter ??????

    Non ????

    Vous êtes sûrs ?????

     

     

    Article : twilight 1 : fascination

     

     

     

     


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