• Les sonnets de Shakespeare (3)

    sonnets

     

     

    Sans plus attendre le dernier volet des sonnets de Shakespeare, si vous souhaitez relire les précédents, cliquer en bas de la page :

     

     

     

    Cédez à votre gourmandise, une si belle langue se déguste sans faim....

     

     

     

     

    Sonnet XVIII

    Quand tu voudras me prendre à la légère

    Et me railler sur un air de chanson,

    Contre moi-même avec toi, pour te plaire,

    Je nommerai vertu la trahison.

     

    Bien mieux que toi, je sais une raison,

    Un secret pour me perdre, et je vais faire

    A ton usage un récit de l’affaire :

    Il te vaudra de l’honneur ! – De façon

     

    Que par ceci, j’y gagnerai moi-même,

    Car ne pensant qu’à toi, puisque je t’aime,

    Ton avantage est doublement le mien,

     

    Serait-ce au prix d’un tort que je m’inflige. –

    Je suis à toi, je t’aime assez, te dis-je,

    J’accepterai tout le mal pour ton bien.

     

    Sonnet XIX

    Ce n’est point tout mon mal, qu’elle soit ton amie,

    Et tu sauras pourtant que je l’aimais beaucoup ;

    Que tu sois son ami, ma peine est infinie,

    La perte d’un tel bien m’accable plus que tout.

     

    Amants injurieux ! Mon excuse pour vous,

    C’est qu’Il t’aime sachant combien je t’apprécie,

    Et qu’Elle te permet cet amour des plus doux

    Parce que l’amitié l’un et l’autre nous lie…

     

    Lui perdu, c’est un gain pour mon amour, tant mieux !

    Elle perdue, eh ! bien, mon ami l’a trouvée ;

    Ils se trouvent l’un l’autre et je les perds tous deux ;

     

    Mais c’est en mon honneur, la chose m’est prouvée,

    Qu’ils m’ont mis cette croix sur le dos. Et, ma foi,

    Deux amis ne font qu’un : elle n’aime que moi.

     

    Sonnet XXII

    Quel élixir de larmes de Sirène

    Né dans l’enfer d’un alambic malsain

    Ai-je donc bu, changeant mon plaisir en peine,

    Espoir en crainte, en perte tout mon gain ?

     

    De quelle erreur mon cœur était-il plein

    Qui savourait sa chance plus qu’humaine !

    Et dans la fièvre alors de la géhenne

    Combien mes yeux s’égarèrent soudain,

     

    Maos, ô bienfait du mal ! si l’on ignore

    Que le meilleur par le mal s’améliore

    Et que l’amour – à présent je le sais –

     

    Renaît plus fort, plus beau de sa ruine :

    J’y fus déçu, mais sans qu’il m’en chagrine,

    Riche trois fois de mécomptes passés.

     

    Sonnet XXIII

    Je n’admettrai jamais de divorce valable

    Au mariage des esprits ; l’amour n’est pas

    L’amour, s’il doit changer quand on change ici-bas,

    Quitter quand on le quitte et par un mal semblable,

     

    Oh ! non. Voici l’amour : un phare inébranlable

    Qui regarde les flots tumultueux ; l’éclat

    D’une étoile guidant la nef qui se débat,

    Sans prix, dans sa hauteur vainement calculable.

     

    Il n’est pas le jouet du Temps, bien que la rose

    Du visage demeure à l’ombre de la faux :

    Il ne s’altère point comme le temps dispose ;

     

    Et si ce que j’affirme en ce langage est faux,

    Avant le dernier Jour s’il connaît sa défaite,

    Nul n’a jamais aimé, je ne suis pas poète.

     

     

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