• Mon autre (écrit à 28 ans)

    Il est celui vers qui mon regard s’est tourné

     Sans le vouloir, sans le savoir, sans le chercher ;

    Mes yeux s’y sont attardés puis égarés

    Pour le découvrir et ne plus le quitter.

     

    Il est le reflet de mes pensées profondes

    Qui se mire si bien au sein de mon monde ;

    Mes mots sortent de sa bouche vagabonde,

    Dans mon esprit germent ses idées fécondes.

     

    Il est celui qui offre tant de douceur,

    Que je découvre la tendresse avec candeur ;

    Son sourire c’est une main sur mon cœur

    Attisant l’espoir d’un éventuel bonheur.

     

    Il est celui qui m’écoute patiemment

    Et qui me comprend d’un regard  innocent ;

    Ses yeux posés sur mon corps me montrent ardemment

    Une beauté que je ne percevais avant.

     

    Il est le frisson qui s’immisce sous ma chair

    Quand nos mains enfin unies se joignent, se serrent ;

    Plus de panique ou d’angoisse, il me libère

    Pour un temps que je sais d’avance éphémère.

     

    Il est aussi l’origine d’une souffrance

    Lorsque loin de ses mains, je suis en errance ;

    Chacun de ses départs me flagelle en silence,

    Le vide alors me submerge en abondance.

     

    Il est cette solitude qui me dévore

    Quand mon âme se heurte à l’ombre de son corps ;

    Ce manque cruel me paralyse dès l’aurore

    Et jusqu’au soir, s’abat sur moi comme un poids mort.

     

    Il est ce doute immuable qui me parcourt,

    M’assomme et m’affaiblit un peu plus chaque jour ;

    Quand me feras-tu mal, mon amour, à ton tour ?

    Je n’ai pas droit au bonheur, juste à ses contours.

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