• Le livre noir des serial killers de Stéphane Bourgoin

    C'est par un pur hasard que j'ai eu la chance de tomber sur ce livre et l'auteur en personne lors d'une sortie aux Livres sur la place à Nancy. En parcourant les allées, ce livre m'a tout de suite intéressée, j'ai lu la quatrième de couverture fort captivante, puis j'en ai pris quatre autres dans le même style dont je vous parlerai plus tard. Lorsque j'ai voulu payer, on m'a demandé si je souhaitais une dédicace de l'auteur assis juste à côté. Bien évidemment j'ai accepté, mes cinq livres ont donc cinq dédicaces sympathiques dans le genre "Avec mes amitiés les plus sanglantes"... Stéphane Bourgoin est abordable, il m'a signalé qu'il avait une page Facebook sur laquelle il publie souvent des informations sur les tueurs en série qu'il interviewe. Bref un moment convivial et inattendu.

     

    Parlons du livre en lui-même à présent. Vous savez que j'adore les thrillers et que plus ils sont sanglants, plus j'aime. Avec ce livre, je n'ai pas été déçue car on rentre vraiment dans la tête, dans l'intimité des serial killers interviewés ou étudiés. Comme le précise la quatrième de couverture :

     

    Plongeon abyssal dans la tête des tueurs en série.

    Stéphane Bourgoin a rencontré plus d'une soixantaine de tueurs en série à travers le monde. Il relate ici l'histoire, établit le profil psychologique et analyse la personnalité de six d'entre eux. Et non des moindres. Du Vampire de Düsseldorf à l'Ogre de Santa Cruz, en passant par le Cannibale de Milwaukee, ce sont à chaque fois de véritables monstres auxquels il nous confronte.

    Ames sensibles s'abstenir !

     

    Les six tueurs en série étudiés ici ont tous des points communs : une enfance difficile, des relations compliquées avec les femmes en particulier, une soudaine crise qui appelle un meurtre, une pleine conscience des horreurs commises et une envie d'y remédier, des victimes choisies au hasard d'où la difficulté pour les policiers d'identifier les responsables. Ce qui m'a le plus déboussolée, c'est que certains demandaient à rester enfermés en asile ou en prison car ils savaient pertinemment qu'une fois libres ils recommenceraient leurs massacres.

     

    Stéphane Bourgoin maintient notre attention par l'utilisation de plusieurs outils : il relate l'enfance des tueurs, les relations avec leurs familles ou leurs amis, les crimes (parfois mis en parallèle avec le récit des éventuels survivants - chose très intéressante pour savoir si le criminel exagère les faits), leur état mental lors des agressions mais aussi leurs pulsions qui motivent le passage à l'acte, leur manque de compassion pour les victimes ou de dégoût dans l'atrocité de leurs gestes, leurs formidables capacités à se souvenir du moindre détail de la scène de crime pour prouver leur culpabilité, les allusions à éviter lors des interviews pour ne pas les mettre en colère et ainsi les interroger le plus sereinement possible...

     

    Pour conclure, Stéphane Bourgoin ne nous épargne rien. C'est pour cela que les personnes sensibles doivent vraiment passer leur chemin car la plupart des crimes décrits sont vraiment ignobles. Certains diraient même que ce livre est malsain. Au contraire, je pense qu'il est utile pour comprendre le fonctionnement de certains tueurs en série et c'est ce qui est largement spécifié dans ce livre. On a utilisé les témoignages, la psychologie, le mode de fonctionnement des premiers serial killers pour tenter de cerner leur pathologie psychique et éviter d'autres carnages. Les descriptions des crimes par les responsables eux-mêmes sont à glacer le sang, on a l'impression qu'ils nous racontent une histoire, qu'ils sont en dehors de la réalité sanglante, ils n'ont aucune émotion, aucune retenue.

    Seul petit bémol, en nous livrant les interviews dans leur intégralité et en mettant en parallèle les récits des tueurs et des survivants, cela amène parfois des répétitions dont l'auteur est tout à fait conscient puisqu'il le précise lui-même.

     

    Extrait : " A cette époque, je n'avais que seize ans, et je ne pensais qu'à tirer un coup avec la première femme venue ou des pédés. Je pensais tout le temps au sexe et j'avais des besoins énormes. Si seulement quelqu'un avait pu s'apercevoir de mon problème et me dire que je n'étais pas normal, même malade ;  et qu'on pouvait faire quelque chose pour m'aider... mais personne n'a jamais rien fait et j'étais moi-même trop ignorant pour agir en conséquence. Je n'ai jamais rien fait, jusqu'à ce qu'il soit trop tard..."

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