-
Les jonquilles de Worldsworth
Mon mari, au cours d'une de ses lectures, m'a lu ce poème. Je l'ai trouvé sublime alors je vous le partage. Après tout c'est la saison des jonquilles, non ? Autant leur rendre hommage....
J'allais solitaire ainsi qu'un nuage
Qui plane au-dessus des vaux et des monts
Quand soudain je vis en foule - ô mirage ! -
Des jonquilles d'or, une légion !
A côté du lac, sous les branches grises,
Flottant et dansant gaiement à la brise.
Serrées comme sont au ciel les étoiles
Qu'on voit scintiller sur la Voie Lactée,
Elles s'étendaient sans un intervalle
Le long du rivage au creux d'une baie :
J'en vis d'un coup d'oeil des milliers, je pense,
Agitant la tête en leur folle danse.
Les vagues dansaient, pleines d'étincelles,
Mais elles dansaient plus allégrement ;
Pouvais-je rester, poète, auprès d'elles
Sans être gagné par leur enjouement ?
L'oeil fixe - ébloui - , je ne songeais guère
Au riche présent qui m'était offert :
Car si je repose, absent ou songeur,
Souvent leur vision, ô béatitude !
Vient illuminer l'oeil intérieur
Qui fait le bonheur de la solitude ;
Et mon coeur alors, débordant, pétille
De plaisir et danse avec les jonquilles.
Tags : jonquilles, Worldsworth, danse
-
Commentaires
C'est surtout une excellente traduction, toutes ne la valent pas.