• Un jour, un poème (1/19)

    Un jour, un poème (1/19)365 chefs d'oeuvre de la poésie française présentés par Jean Orizet ça ne se refuse pas, surtout quand il s'agit en plus d'un cadeau, merci Marie-France....

    Qui mieux qu'un poète pour mettre en valeur d'autres poésies ? Mais Jean Orizet est aussi écrivain, éditeur, critique, membre de plusieurs jurys, président de l'Association des écrivains combattants et il a reçu de nombreux prix.

    Il a réuni dans cet ouvrage merveilleusement illustré d'ailleurs quelque 135 poètes de tout horizon : de très connus comme Hugo ou Baudelaire, de très anciens comme Charles d'Orléans, des femmes, des hommes, des contemporains et il a réparti leurs oeuvres dans les quatre saisons qui étalonnent notre calendrier.

    Je vous ai fait une petite sélection de mes préférés ; il y en a que j'ai appris à l'école, d'autres que j'étudie avec mes élèves et d'autres encore qui m'ont touchée tout simplement.

     

    Bonne lecture et bon voyage dans le temps, je vous laisse sur une citation de Jean Orizet :

    " Pèlerin de l'invisible, témoin de l'ineffable, architecte du verbe, gardien du lyrisme et de l'émotion, le poète de tous les temps demeure un éternel aventurier. Sa parole est l'affirmation de l'humain contre la barbarie ; elle est la preuve de la jeunesse du monde ; elle est encore "Le dimanche de la vie"."

     

    Le printemps

     

    Premier sourire de printemps 

     

    Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
    Les hommes courent haletants,
    Mars qui rit, malgré les averses,
    Prépare en secret le printemps.

    Pour les petites pâquerettes,
    Sournoisement lorsque tout dort,
    Il repasse des collerettes
    Et cisèle des boutons d'or.

    Dans le verger et dans la vigne,
    Il s'en va, furtif perruquier,
    Avec une houppe de cygne,
    Poudrer à frimas l'amandier.

    La nature au lit se repose ;
    Lui descend au jardin désert,
    Et lace les boutons de rose
    Dans leur corset de velours vert.

    Tout en composant des solfèges,
    Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
    Il sème aux prés les perce-neiges
    Et les violettes aux bois.

    Sur le cresson de la fontaine
    Où le cerf boit, l'oreille au guet,
    De sa main cachée il égrène
    Les grelots d'argent du muguet.

    Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
    Il met la fraise au teint vermeil,
    Et te tresse un chapeau de feuilles
    Pour te garantir du soleil.

    Puis, lorsque sa besogne est faite,
    Et que son règne va finir,
    Au seuil d'avril tournant la tête,
    Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "

     

    Théophile Gautier Emaux et Camées, 1858

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