Après Robe de marié et Alex qui m'avait littéralement scotchée, j'étais heureuse de retrouver Pierre Lemaître et de constater avec étonnement qu'il est tout aussi inventif que Franck Thilliez dans sa façon d'implanter et de dépeindre des scènes de crime gores. Aussi, je vous préviens tout de suite, chers amis lecteurs, si vous êtes une âme sensible, ce livre n'est pas pour vous. A l'inverse, si vous avez aimé Train d'enfer pour ange rouge de Thilliez, vous allez là aussi être aux premières loges de crimes infâmes.

Je serai brève car il s'agit d'un formidable thriller noir et qu'il n'est jamais bon d'en dire trop. La quatrième de couverture est suffisante donc voilà pourquoi je vous conseille vivement ce roman :

- l'enquête c'est du haut niveau. Rien n'est facile. L'équipe de Verhoeven va vraiment galérer au maximum, s'échiner à analyser en détail le moindre petit indice car le titre du roman est révélateur, le tueur est minutieux et ne veut vraiment pas qu'on le trouve. Les descriptions du travail des policiers sont réellement époustouflantes, on a l'impression d'être à leurs côtés et de s'épuiser tout autant qu'eux.

- les meurtres sont nombreux : pour parer le lourd labeur qui traîne en longueur (sans pour autant être rébarbatif pour nous lecteurs), il y aura plusieurs scènes de crime qui relanceront régulièrement l'enquête en amenant de nouveaux indices.

- les journalistes seront fidèles à eux-mêmes : comment énerver encore plus Camille qui est déjà à fleur de peau parce que l'assassin est très doué ? Ben on lui colle un journaliste qui n'aura de cesse de fouiner, d'espionner, d'interroger et de pondre des articles remettant en question les compétences de Verhoeven...

- la hiérarchie n'est pas forcément d'un grand secours : elle veut des résultats pour faire taire les journalistes, pour rassurer la population, pour stopper l'escalade de violence et arrêter un fou furieux. Camille a la pression, elle vient de tous les côtés mais en même temps, il doit respecter les lois, les règles et ne pas faire de vagues...

A lire donc de toute urgence, mais je vous préviens, vos nuits seront difficiles...

Extrait : Camille ne s'aimait pas en victime, il n'aimait pas davantage nier ses maladresses lorsqu'elles étaient patentes, bref, il n'aimait pas du tout ce qui était en train de se passer, comme si d'une affaire à l'autre, il était poussé à la marge. Ni Le Guen, ni le juge, ni même son équipe ne prenaient son hypothèse au sérieux. Il en était bizarrement soulagé, tant il se sentait peu compétent pour suivre une piste si éloignée de ses habitudes.