• Terminons cette année 2019 sur une note positive : une magnifique déclaration d'amour de Robert Desnos.

    Joyeuses fêtes de fin d'année à vous tous !

     

     

    J'ai tant rêvé de toi

     

    J'ai tant rêvé de toi que tu perds la réalité.

    Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant

    Et de baiser sur cette bouche la naissance

    De la voix qui m'est chère ?

     

    J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués,

    En étreignant ton ombre,

    A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas

    Au contour de ton corps, peut-être.

    Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante

    Et me gouverne depuis des jours et des années,

    Je deviendrais une ombre sans doute.

    Ô balances sentimentales.

     

    J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps

    Sans doute que je m'éveille.

    Je dors debout, le corps exposé

    A toutes les apparences de la vie

    Et de l'amour de toi, la seule

    qui compte aujourd'hui pour moi,

    Je pourrais moins toucher ton front

    Et tes lèvres que les premières lèvres

    et le premier front venus.

     

    J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,

    Couché avec ton fantôme

    Qu'il ne me reste plus peut-être,

    Et pourtant, qu'à être fantôme

    Parmi les fantômes et plus ombre

    Cent fois que l'ombre qui se promène

    Et se promènera allègrement

    Sur le cadran solaire de ta vie.

     

    Robert Desnos Corps et Biens, 1930


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  • Finissons cette année 2019 sur une note positive, une magnifique déclaration d'amour de Robert Desnos...

    Passez de bonnes fêtes de fin d'année !

     

    J'ai tant rêvé de toi

     

    J'ai tant rêvé de toi que tu perds la réalité.

    Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant

    Et de baiser sur cette bouche la naissance

    De la voix qui m'est chère ?

     

    J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués,

    En étreignant ton ombre,

    A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas

    Au contour de ton corps, peut-être.

    Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante

    Et me gouverne depuis des jours et des années,

    Je deviendrais une ombre sans doute.

    Ô balances sentimentales.

     

    J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps

    Sans doute que je m'éveille.

    Je dors debout, le corps exposé

    A toutes les apparences de la vie

    Et de l'amour de toi, la seule

    qui compte aujourd'hui pour moi,

    Je pourrais moins toucher ton front

    Et tes lèvres que les premières lèvres

    et le premier front venus.

     

    J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,

    Couché avec ton fantôme

    Qu'il ne me reste plus peut-être,

    Et pourtant, qu'à être fantôme

    Parmi les fantômes et plus ombre

    Cent fois que l'ombre qui se promène

    Et se promènera allègrement

    Sur le cadran solaire de ta vie.

     

    Robert Desnos Corps et Biens, 1930


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  • Ah le retour de M. Ellory !

    Je vous en avais déjà parlé avec Les Anonymes, Seul le silence et Mauvaise étoile que j'avais adorés.

    Avec ce nouveau roman, l'auteur nous amène dans une histoire d'amitié très forte entre deux jeunes garçons dans une époque où la guerre du Vietnam fait rage et où le racisme bat son plein.

     

    Papillon de nuit de R.J ElloryQuatrième de couverture : Assassinat de Kennedy, guerre du Vietnam, luttes pour les droits civiques, Ku Klux Klan : c'est dans cette Amérique en crise des sixties que Daniel Ford a grandi. Et c'est là, en Caroline du Sud, qu'il a été accusé d'avoir tué Nathan Verney son meilleur ami.

     

    1982. Daniel est dans le couloir de la mort. Peu de temps avant son exécution, un prêtre vient recueillir ses dernières confessions. Bien vite, il apparaît que les choses sont loin d'être aussi simples qu'elles en ont l'air. Papillon de nuit, premier roman publié de R.J. Ellory, nous emporte là où rôdent la folie et le complot.

     

    Ellory vous lance une invitation : venez passer quelques décennies en Caroline du Sud pour goûter à l'histoire américaine, y voir grandir ses démons, y ressentir de la haine, de l'incompréhension sur fond d'une splendide amitié entre une jeune garçon blanc Daniel et un jeune garçon noir Nathan.

     

    Et il ne fait pas bon d'être noir dans une petite bourgade à cette époque malheureusement. Nathan va subir les moqueries et les violences des autres mais il pourra compter sur Daniel pour le soutenir et l'aider. Les sentiments qui les unissent sont très forts tout au long du roman. Ils sont comme les deux doigts d'une main. Leur vie n'est pas facile mais ils sont ensemble et c'est ça qui compte.

     

    Aussi on est tristes et surpris d'apprendre que Daniel est accusé du meurtre de Nathan. Comment cela est-il possible ? Qu'est-ce qui a fait basculer cette si belle amitié ? Que s'est-il donc passé entre eux ?

    Ce n'est que par les confessions de Daniel emprisonné que l'on navigue peu à peu vers la vérité. Les indices sont doucement disséminés, les détails sont semés petit à petit et ce n'est pas la peine de vouloir tourner les pages plus vite, il faudra comme toujours attendre le dernier moment pour connaître le fin mot de l'histoire.

    Des bribes de vie, des souvenirs, des expériences plus ou moins heureuses, un contexte historique fort et poignant, des rencontres merveilleuses, des hommes écœurants, Ellory saura vous déployer une palette de sentiments avec délice et vous y prendrait goût je vous l'assure.

    Pour les cinéphiles, c'est un mélange de La dernière marche, La ligne verte et Forrest Gump.

     

    Bonne lecture les amis

     

    Extrait (Daniel est en prison et observe les gardiens) :

    Les hommes qui nous surveillent sont froids et distants. Ils n'ont pas le choix. Car je suppose que s'ils s'attachaient, ils ne pourraient plus se détacher. C'est ce qu'on dit. Qui sait ce qu'ils voient quand les lumières s'éteignent, quand ils sont étendus à côté de leur femme, quand l'obscurité enveloppe leurs yeux et que leurs enfants dorment du sommeil des innocents. Puis quand vient la faible lueur fraîche de l'aube naissante, ils se réveillent et se rappellent qui ils sont, ce qu'ils font, et où ils iront une fois que le petit déjeuner sera fini et que les gosses seront partis de l'école. Ils embrassent leur femme, leur femme les regarde, et dans leurs yeux il y a cette conscience vague et indifférente que c'est en tuant des hommes qu'ils ont pu s'acheter le pain, les céréales et les œufs qu'ils viennent de manger. Des hommes coupables, peut-être, mais des hommes quand même. La justice d'une nation. L'espoir qu'ils ont eu raison. Dieu sait qu'ils espèrent avoir raison.


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  • Je vous invite aujourd'hui à un voyage spatial temporel.

    Plongez au cœur du XIXème siècle et laissez vos yeux voguer avec les étoiles !

    Bon voyage !

     

    Les étoiles

     

    De ces astres brillants, son plus sublime ouvrage,
    Dieu seul connaît le nombre, et la distance, et l'âge ;
    Les uns, déjà vieillis, pâlissent à nos yeux,
    D'autres se sont perdus dans les routes des cieux,
    D'autres, comme des fleurs que son souffle caresse,
    Lèvent un front riant de grâce et de jeunesse,
    Et, charmant l'Orient de leurs fraîches clartés,
    Étonnent tout à coup l’œil qui les a comptés.
    Dans la danse céleste ils s'élancent... et l'homme,
    Ainsi qu'un nouveau-né, les salue, et les nomme.
    Quel mortel enivré de leur chaste regard,
    Laissant ses yeux flottants les fixer au hasard,
    Et cherchant le plus pur parmi ce chœur suprême,
    Ne l'a pas consacré du nom de ce qu'il aime ?
    Moi-même... il en est un, solitaire, isolé,
    Qui, dans mes longues nuits, m'a souvent consolé,
    Et dont l'éclat, voilé des ombres du mystère,
    Me rappelle un regard qui brillait sur la terre.
    Peut-être ?... ah ! puisse-t-il au céleste séjour
    Porter au moins ce nom que lui donna l'Amour !

    Cependant la nuit marche, et sur l'abîme immense
    Tous ces mondes flottants gravitent en silence,
    Et nous-même, avec eux emportés dans leur cours
    Vers un port inconnu nous avançons toujours !

     

    Alphonse de Lamartine Nouvelles méditations poétiques, 1823

     

     

    L'Etoile du Nord

     

    Cinquante ans d’efforts persistants
    Et de course qui s’accélère,
    Un demi-cycle séculaire,
    Voilà donc ce qu’il faut de temps

    Pour que les rayons éclatants
    De la blanche étoile polaire
    Oui nous conduit et nous éclaire
    Arrivent à nous. Cinquante ans !

    O phare du céleste havre,
    Ainsi tu serais un cadavre
    Aux feux éteints, aux flancs vidés.

    Que dans notre foi coutumière
    Nous serions encore guidés
    Par ta survivante lumière !

     

    Jean Richepin La Mer, 1886


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  • He's back !

    Après les formidables Da Vinci Code et Inferno qui ont eu le privilège d'être revisités plus ou moins bien par le cinéma, Dan Brown nous plonge à nouveau dans une nouvelle énigme au coeur des religions et de la science. Une guerre interminable entre ces deux croyances sévit depuis deux millénaires. Il y a les vrais pratiquants, les pratiquants sceptiques, les athées, les scientifiques pure souche et ceux qui vacillent de l'un à l'autre en fonction du sujet de conversation. Et si ce roman permettait d'éclairer tout le monde définitivement ? S'il apportait des réponses dont on ne peut douter ?

     

    Origine de Dan BrownQuatrième de couverture : Robert Langdon, le célèbre professeur en symbiologie, arrive au musée Guggenheim de Bilbao pour assister à la conférence d'un de ses anciens élèves, Edmond Kirsch, un éminent futurologue spécialiste des nouvelles technologies.

    La cérémonie s'annonce historique car Kirsch s'apprête à livrer les résultats de ses recherches qui apportent une réponse stupéfiante aux questions fondamentales sur l'origine et le futur de l'humanité.

    Mais la soirée va brusquement virer au cauchemar. Les révélations de Kirsch risquent d'être perdues à jamais. Contraint de quitter précipitamment Bilabo, Langdon s'envole pour Barcelone en compagnie d'Ambra Vidal, la directrice du musée. Ensemble, ils vont se lancer en quête d'un étrange mot de passe qui permettra de dévoiler au monde la découverte de                                               Kirsch.

     

    Décidément, Langdon n'a pas de chance ! Où qu'il aille, on a besoin de ses services, de ses compétences... A nouveau, une dangereuse aventure va lui faire vivre un tourbillon d'actions, d'émotions, de déchiffrages d'indices, de poursuites tout cela bien évidemment dans un timing restreint parce que sinon ce serait moins stressant...

     

    Notre ami est doué, on le sait et c'est pour cela qu'on l'adore, entre autre. Mais ne s'attaque pas à la religion qui veut... Et les livres précédents nous ont suffisamment montrés les connaissances de Langdon à ce sujet mais aussi les relations tendues qu'il entretient avec l'Eglise catholique entre autre... Sauf qu'ici, il ne s'agit pas que de cette religion, mais de toutes... Les connues comme les moins connues... Autant vous dire qu'il n'est pas au bout de ses peines.

     

    Son ancien élève Kirsch est prêt à dévoiler les résultats de ses recherches, des réponses dont on ne peut douter, un énorme mystère est prêt à être résolu ce qui secouerait gravement les bases de toute religion. Jusqu'où les responsables religieux vont-ils laisser éclater le scandale ? Laisseront-ils Kirsch exposer le fruit de son travail ? Une partie ? La totalité ? Vont-ils tenter de le déformer ? De la contrecarrer ?

     

    Langdon sera divisé : prendra-t-il le risque d'entacher les fondements des religions pour soutenir son ancien élève ou décidera-t-il de calmer le jeu et d'éviter un chaos dans toutes les villes du monde ? Une telle révélation sera-t-elle préjudiciable à l'Humanité ou au contraire permettra-t-elle enfin de réunir tous les peuples du monde et d'en finir définitivement avec ces guerres de religion qui ne cessent de proliférer ?

     

    Dan Brown saura à nouveau vous tenir en haleine chers amis car bien évidemment les informations principales ne vous seront pas communiquer rapidement. Ben non ! Ce serait trop facile ! Alors vous allez comme moi, tourner les pages encore et encore pour connaître le secret. Et seulement là vous reprendrez votre souffle en symbiose avec Robert Langdon qui n'est pas au bout des ses peines une nouvelle fois. Croyez-moi vous allez courir avec lui, stresser autant que lui et ce n'est qu'à la fin que vous aurez le droit à un repos bien mérité avec des réponses que vous attendiez ou pas....

     

    Bon jogging au sein de notre histoire, de notre passé, un brin déformé certes mais jusqu'à quel point ? Seuls les plus grands historiens sauront trouver des coquilles plus ou moins grosses, quant à nous autres, on suivra Dan Brown et Robert Langdon là où ils veulent nous emmener et on en redemandera encore...

     

    Extrait :

    - J'ai ouï dire, professeur, qu'Edmond Kirsch est l'un de vos grands admirateurs, en particulier en ce qui concerne vos recherches sur l'intrication des traditions confessionnelles et l'évolution de leur iconographie à travers les arts. A bien des égards, c'est très similaire au champ de la théorie des jeux et des modèles prédictifs. Il s'agit d'analyser là aussi la croissance de divers systèmes et de prévoir leurs interactions futures.

    - Et évidemment, Edmond est un expert en la matière. On le surnomme même le Nostradamus des temps modernes.

    - C'est vrai. Et c'est un peu insultant, à mon avis.

    - Pourquoi donc ? s'étonna Langdon. Nostradamus est le devin le plus célèbre de tous les temps.

    - Certes, maos Nostradamus a écrit près d'un millier de quatrains, plus ou moins heureux, qui ont été interprétés et réinterprétés pendant quatre siècles par des superstitieux de tout poil qui y ont vu ce qu'ils voulaient y voir : la Seconde Guerre mondiale, la mort de Diana, l'attaque du World Trade Center. Cette comparaison est absurde ! Edmond a annoncé un petit nombre de prédictions, et toutes se sont réalisées à très court terme : le Cloud, les voitures sans chauffeur, les ordinateurs quantiques avec des processeurs constitués de cinq atomes. Non, professeur, on ne peut comparer Edmond Kirsch à Nostradamus.


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