• Place à M. Baudelaire et à ce poème que j'avais appris lors de ma scolarité... Je suis sûre que je ne suis pas la seule alors laissez-vous plonger dans vos souvenirs scolaires...

     

    Invitation au voyage

     

    Mon enfant, ma soeur,
    Songe à la douceur
    D'aller là-bas vivre ensemble !
    Aimer à loisir,
    Aimer et mourir
    Au pays qui te ressemble !
    Les soleils mouillés
    De ces ciels brouillés
    Pour mon esprit ont les charmes
    Si mystérieux
    De tes traîtres yeux,
    Brillant à travers leurs larmes.

    Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
    Luxe, calme et volupté.

    Des meubles luisants,
    Polis par les ans,
    Décoreraient notre chambre ;
    Les plus rares fleurs
    Mêlant leurs odeurs
    Aux vagues senteurs de l'ambre,
    Les riches plafonds,
    Les miroirs profonds,
    La splendeur orientale,
    Tout y parlerait
    À l'âme en secret
    Sa douce langue natale.

    Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
    Luxe, calme et volupté.

    Vois sur ces canaux
    Dormir ces vaisseaux
    Dont l'humeur est vagabonde ;
    C'est pour assouvir
    Ton moindre désir
    Qu'ils viennent du bout du monde.
    - Les soleils couchants
    Revêtent les champs,
    Les canaux, la ville entière,
    D'hyacinthe et d'or ;
    Le monde s'endort
    Dans une chaude lumière.

    Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
    Luxe, calme et volupté.

     

    Charles Baudelaire Les Fleurs du Mal, 1857


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  •  Non vous ne rêvez pas ! Les producteurs de la série mythique Castle ont accepté que des écrivains rédigent et publient les romans de Richard Castle. Je vous en avais déjà parlé dans Froid d'enfer qui mettait en lumière sa fameuse détective Nikki Hard (dans la série).

    Aujourd'hui, il s'agit des livres qu'il a écrit avant de travailler comme conseiller auprès de Kate Beckett. Place aux aventures de Derrick Storm dont Kate était fan !

     

    La trilogie Tempête de Richard CastleQuatrième de couverture : Lorsque Derrick Storm a quitté la CIA, il n'a pas simplement pris sa retraite, il a dû carrément simuler sa mort. Mais aujourd'hui, Derrick Storm est de retour à l'Agence, car son ancien patron lui demande une faveur. L'ancien agent secret doit enquêter sur l'enlèvement du fils d'un sénateur de Washington. Rapidement, la politique internationale s'en mêle... Storm doit aussi démêler les fils d'une intrigue complexe autour de l'assassinat d'un homme politique. L'enquête le conduit en Ouzbékistan sur les traces d'un trésor inestimable dissimulé par l'ex KGB. Heureusement, Derrick Storm est toujours secondé par une belle et flamboyante agent du FBI, auprès de laquelle il n'hésite pas à jouer de son charme légendaire....

     

     

     

     

    Bienvenue donc dans Tempête à l'horizon, Tempête et orage et Tempête de sang !

    Trois livres en un, ça ne se refuse pas. Et il fallait bien trois romans pour raconter toute cette histoire. L'enquête s'avère plus complexe que prévu pour notre plus grand bonheur et notre héros Derrick Storm n'est pas au bout de ses peines.

    Il y a peu de temps morts, beaucoup d'actions, des rencontres plus ou moins intéressantes pour Storm mais à chaque fois il y aura sa marque de fabrique : son charme et son humour. Ce n'est pas étonnant que Kate Beckett dévorait ses bouquins.

    Certes ce n'est pas la plus grande enquête de tous les temps, elle n'est pas emberlificotée outre mesure, mais il y a des surprises et c'est sufficant.

    Connaissant la série Castle, j'ai retrouvé dans ce Derrick beaucoup de Richard Castle et ça m'a fait du bien, vu que la série est dorénavant terminée. Il n'y a pas de mal à prolonger l'effet Castle non ?

     

    Fan de la série, vous succomberez au charme sans aucun doute, quant aux autres, ben je serais ravie de connaître votre opinion.... Allez-vous craquer vous aussi ? L'invitation est lancée en tout cas.


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  • Parce qu'il pleut, qu'il vente et qu'il fait gris, laissez-vous emporter par un bel été ensoleillé...

    Bon voyage vers la chaleur, la couleur et le bien être.

     

    Midi

    Midi, Roi des étés, épandu sur la plaine,
    Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu.
    Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine ;
    La Terre est assoupie en sa robe de feu.

    L'étendue est immense, et les champs n'ont point d'ombre,
    Et la source est tarie où buvaient les troupeaux ;
    La lointaine forêt, dont la lisière est sombre,
    Dort là-bas, immobile, en un pesant repos.

    Seuls, les grands blés mûris, tels qu'une mer dorée,
    Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil ;
    Pacifiques enfants de la Terre sacrée,
    Ils épuisent sans peur la coupe du Soleil.

    Parfois, comme un soupir de leur âme brûlante,
    Du sein des épis lourds qui murmurent entre eux,
    Une ondulation majestueuse et lente
    S'éveille, et va mourir à l'horizon poudreux.

    Non loin, quelques boeufs blancs, couchés parmi les herbes,
    Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais,
    Et suivent de leurs yeux languissants et superbes
    Le songe intérieur qu'ils n'achèvent jamais.

    Homme, si, le coeur plein de joie ou d'amertume,
    Tu passais vers midi dans les champs radieux,
    Fuis ! la Nature est vide et le Soleil consume :
    Rien n'est vivant ici, rien n'est triste ou joyeux.

    Mais si, désabusé des larmes et du rire,
    Altéré de l'oubli de ce monde agité,
    Tu veux, ne sachant plus pardonner ou maudire,
    Goûter une suprême et morne volupté,

    Viens ! Le Soleil te parle en paroles sublimes ;
    Dans sa flamme implacable absorbe-toi sans fin ;
    Et retourne à pas lents vers les cités infimes,
    Le coeur trempé sept fois dans le Néant divin
    .

     

    Leconte de Lisle Poèmes antiques, 1852

     


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  • Dans le même genre que Maudite soit-elle, Le carnet noir est aussi un roman policier historique. Alex Cruz, agent du FBI va devoir coopérer avec le petit shérif du coin pour résoudre une affaire des plus complexes.

     

    Le carnet noir de Taylor Smith Quatrième de couverture :

     

     

    Petite cité tranquille, Havenwood, dans le Minnesota, est sous le choc : Grace Meade, l'une de ses habitantes les plus respectées, vient de périr tragiquement dans l'incendie de sa maison. L'horreur est d'autant plus grande que l'origine du sinistre semble criminelle et que l'assassin serait la propre fille de la victime, Jillian...Arrivé sur place pour une tout autre affaire, l'agent du FBI, Alex Cruz, soupçonne lui aussi la jeune femme. Lors d'un séjour en Angleterre, elle a en effet rendu visite à deux vieilles dames mortes peu après dans l'incendie de leur domicile. A-t-il affaire à une meurtrière en série ? Tout semble la désigner coupable et pourtant... Devant cette femme d'apparence si fragile, hospitalisée de force depuis qu'elle a tenté de mettre fin à ses jours, Cruz se prend à douter. Qu'est-il arrivé à Jillian ? Quels sont ces démons terribles qui paraissent l'habiter ? Et que contient ce carnet noir dans lequel elle ne cesse d'écrire fiévreusement ? Patiemment, Alex Cruz va remonter jusqu'aux racines de cette histoire - une véritable tragédie née bien des années plus tôt, et sur laquelle plane l'ombre terrifiante du mal...

    L'auteur Taylor Smith est diplômée en relations internationales et a mené une carrière de diplomate en Afrique puis en Europe de l'Est. Voilà pourquoi l'Histoire joue souvent un rôle important dans ses romans. Et ici place à la seconde guerre mondiale et a ses horreurs...

    En effet, la victime Grace Meade était respectée car elle était une héroïne durant cette sombre période historique. Elle faisait partie de la Résistance et a tragiquement perdu l'amour de sa vie, un pilote dont l'avion s'est écrasé sur le Front. Elle a donc dû rentrer seule avec son bébé aux Etats-Unis dans la famille de son époux.

     

    Sa fille Jillian a failli aussi mourir dans l'incendie de la maison familiale et lorsqu'on l'a sortie de la maison en flammes, elle voulait à tout prix qu'on sauve aussi sa mère.

    Qui a mis le feu à la maison ?

    Pourquoi ?

    Laquelle des deux femmes était visée ?

    Comment se fait-il que la mère et la fille ont toujours eu des relations tendues ?

    Et certains hommes de la bourgade amoureux de la mère ou de la fille ont-ils joué un rôle ?

    Que savent-ils ?

    Que cachent-ils ?

    Pour quelles raisons l'enquête, les questions sur Grace et Jillian restent parfois sans réponse ?

    Quelle influence Grace avait-elle sur ces gens ?

     

    Beaucoup de questions en suspens qu'Alex Cruz va devoir élucider car rien n'est facile dans cette enquête. Jillian semble avoir perdu la tête, elle passe son temps à l'hôpital à griffonner dans son carnet noir de manière brutale et déterminée.

    Qu'y inscrit-elle ?

    Que sait-elle que personne d'autre semble connaître ?

    Et ce médecin qui refuse qu'on lise son contenu sans l'accord de sa patiente...

     

     

    Dans ce roman vous naviguerez entre deux histoires : l'enquête sur le décès de Grace Meade dans le moment présent du livre mais aussi l'histoire qu'écrit Jillian dans son carnet qui vous révèlera petit à petit tout ce qu'elle a découvert sur sa mère durant la guerre. Grace est-elle vraiment qui elle prétend être ?

     

    Mes opinions, mes impressions sont partagées. J'avoue que j'ai failli abandonner ma lecture après une cinquantaine de pages car je m'y ennuyais. Mais je me suis accrochée et finalement ce sont les écrits de Jillian qui m'ont le plus passionnés. Son enquête est finalement plus intéressante que celle d'Alex Cruz. Pour cela, je vous invite à lire ce roman car les réputations et les non-dits peuvent faire basculer des vies....

     

    Extrait :

    - Cet incendie, c'est terrible. Mme Meade était quelqu'un de très actif en ville. Elle va manquer à beaucoup de gens. Mais tout de même, je suis un peu surpris que le FBI ait envoyé quelqu'un de spécialisé dans les incendies. dit M. le maire.

    - Il y aune équipe, mais je n'en fais pas partie. Je suis ici pour une autre affaire. répondit Alex Cruz. J'étais à la recherche de Jillian Meade quand j'ai appris la mort de sa mère et l'incendie.

    - Vous cherchiez Jillian ? Et de quoi s'agit-il si je peux vous poser la question ?

    - Simple routine. Même si cette histoire d'incendie vient un peu compliquer les choses. Que disait le vieux bonhomme à l'instant ? Au sujet de Mme Meade, et un peu plus tôt, quand il a parlé de pelouse à tondre ?

    - Oh ! Henry était ici, il y a de ça deux jours, et il s'est trouvé que je n'étais pas disponible aux pompes. C'est lui qui a rempli un jerrycan pour Jillian Meade.

    Cruz sentit distinctement sa mâchoire se décrocher.

    - Jillian Meade est venue ici pour rempli un jerrycan d'essence ? Etait-ce le jour de l'incendie ?

    - Ouais, avant-hier, je crois que c'est ça.

    - A-t-elle dit pourquoi elle avait besoin d'essence ?

    - C'est ça le problème. Rien que le fait de la voir ici m'a surpris. Ca devait faire deux ou trois ans, au moins. Notre fille et elle ont été amies au lycée, ce qui fait que ma femme et moi on la connaissait très bien.


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  • Quand l'amour qui nous portait si haut s'en va, il ne reste que la douleur, l'angoisse et la peur... Un très bel écrit qui fait mal et rappelle de lointains souvenirs...

    Bonne lecture

     

    Les séparés 

     

    N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
    Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
    J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
    Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
    N'écris pas !

    N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
    Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
    Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
    C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
    N'écris pas !

    N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
    Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
    Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
    Une chère écriture est un portrait vivant.
    N'écris pas !

    N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
    Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
    Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
    Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
    N'écris pas !

     

    Marceline Desbordes-Valmore Poésies inédites, 1860


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