• Cadres noirs de Pierre Lemaître

    Tout d'abord je tiens à remercier chaleureusement mon ami Broots de m'avoir prêté ce livre. Pierre Lemaître est un de mes auteurs favoris, je vous en ai déjà parlé pour Alex, Travail soigné ou Robe de marié.

    Avec ce roman, il est capable de me surprendre encore et c'est ce que j'admire chez lui. Ses univers sont toujours bien différents les uns des autres et il parvient à nous emmener avec lui dans tous ses voyages sans nous ennuyer une seule seconde.

     

    Cadres noirs de Pierre LemaîtreQuatrième de couverture :

    Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans usé et humilié par quatre années de chômage. Aussi quand un employeur accepte enfin d'étudier sa candidature, il ets prêt à tout.

    Trahir sa famille, voler, se disqualifier aux yeux de tous et même participer à des jeux de rôle sous la forme d'une prise d'otages...

    Dans cette course à la sélection, il s'engage corps et âme pour retrouver sa dignité. Mais s'il se rendait compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limites. Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre...

     

    Alain est un homme épuisé qui a vu son mode de vie dépérir depuis qu'il est au chômage et ne trouve pas de travail à cause de son âge avancé. Il perd de plus en plus espoir mais ne baisse pas les bras pour autant car son épouse est à ses côtés et le soutient de tout son coeur. Il accepte les petits boulots qui sont loin de correspondre à ses qualifications de cadre car il refuse de perdre l'appartement qu'il occupe depuis deux décennies avec son épouse. On peut renoncer à un peu de confort mais pas au toit pour lequel on s'est acharné à travailler pendant vingt ans.

    L'auteur est très doué pour nous mettre à la place de son personnage principal. Alain est un homme auquel on s'attache vite, il aime sa femme, ses deux filles et se sent sali par son chômage de longue durée. Il a honte d'être inutile et de dépendre du salaire de sa femme. C'est une bonne leçon pour ceux qui croient que tous les chômeurs sont contents de ne pas aller bosser et qu'ils préfèrent se la couler douce.

     

    Puis une porte s'ouvre enfin à lui. Il décide de tenter sa chance coûte que coûte, ce travail est pour lui, il ne le laissera passer pour rien au monde. Il voit cette proposition comme sa dernière chance, il l'attendait tellement, elle ne peut lui échapper. Il fait des projets sur l'avenir, s'imagine en train de retaper l'appartement, de faire plaisir à son épouse et à ses filles, redevenir un mari et un père dignes. Ce job sera pour lui quoi qu'il arrive !

     

    Mais l'entreprise qui lui tend les bras est-elle digne de confiance ? Jusqu'où va-t-elle aller pour le piéger ? Veut-elle vraiment embaucher un homme de cinquante-sept ans ? Et si oui, pour quoi faire ? Va-t-elle profiter de cet homme brisé par le chômage pour lui faire des propositions louches et machiavéliques ?

    Le monde du travail, de l'entreprise, du chômage est un monstre sans nom. Ceux qui ont le pouvoir, l'argent ne se soucient guère des employés, de leurs sentiments, de leur santé. Tout est bon à prendre parce que rien ne doit être perdu. Pierre Lemaître vous invite à déambuler dans toutes les magouilles inimaginables et il vous piègera comme il sait si bien le faire...

    La seule question qui reste en suspend est : Alain Delambre a-t-il les épaules assez larges ?

     

    A lire absolument comme tous les autres livres de cet auteur toujours aussi surprenant.

     

    Extrait :

    - Je n'ai pas une chance sur mille.

    Nicole pose la lettre de BLC-Consulting sur mon bureau.

    - Ca, tu n'en sais rien, dit-elle en retirant son manteau.

    - Quelqu'un de mon âge...

    Elle se retourne vers moi.

    - Ils ont reçu combien de candidatures, d'après toi ?

    - A mon avis, dans les trois cents.

    - Et tu penses que vous êtes combien à être convoqués pour un test professionnel ?

    - Je dirais, dans les quinze...

    - Alors explique-moi pourquoi ils ont sélectionné TA candidature sur plus de trois cents. Tu penses qu'ils n'ont pas vu ton âge ? Tu penses que ça leur a échappé ?

    Bien sûr que non. Nicole a raison. J'ai passé la moitié de l'après-midi à tourner et à retourner toutes les hypothèses. Toutes butent sur ce truc impossible : mon CV pue le quinquagénaire à trente pas et s'ils me convoquent, c'est qu'il y a quelque chose dedans qui les intéresse.

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